Depuis des années, les politiques éducatives en France encouragent l’utilisation du numérique éducatif pour les enseignants. Malgré ces prescriptions, l’appropriation avant la pandémie restait très limitée (Cési, 2019). Nous avançons que le sentiment d’efficacité personnelle (SEP) (Bandura, 2007) est en partie un élément explicatif de cette résistance aux usages numériques. À partir d’une enquête par questionnaire en ligne administrée à n=1027 enseignants du 1er et du 2nd degré entre novembre 2019 et janvier 2020, nous avons cherché à mesurer le niveau de SEP à l’usage du numérique éducatif croisé avec les usages déclarés. Nos résultats montrent un niveau de SEP moyen pour la majorité des enseignants, avec un différentiel négatif en défaveur des femmes. De plus, les facteurs du SEP liés à la détermination des objectifs des séances d’enseignement et ceux qui réfèrent à l’activité en classe avec l’autorégulation laissent percevoir un besoin de formation : sur l’intégration du numérique éducatif dès la phase de préparation en lien avec les contenus disciplinaires et sur la gestion des imprévus lors des séances en classe. Ces résultats nous amènent à faire des propositions liant programmation de formations spécifiques et appui sur les communautés de pairs pour le partage des expériences réussies.