Le plurilinguisme qui se reconnaît par la jointure harmonieuse entre agir et valeur implique que soit traitée in absentia la hiérarchisation des langues. Il suppose également une complémentarité entre les langues participant à la création d’une compétence complexe, multiple dans sa composition et une dans sa gestion (Coste, 2008 ). Cette tendance à l’éclatement a rendu nécessaire le recours aux LM, en dépit de leur statut non clarifié et d’une maîtrise handicapée par l’absence d’une conceptualisation, ce qui empêche à terme la construction de passerelles solides vers d’autres langues. Telle est la situation de la Kabylie : prédominance du kabyle (variante du tamazight), l’arabe (standard) langue de scolarisation à tous les niveaux. Ce statu quo perdure depuis 2016 (officialisation du tamazight), nous avons décelé et mis en évidence ses effets dans plusieurs recherches , dont celle-ci qui se donne pour objectif d’interroger la présence et l’éventuelle interaction entre les langues en milieu scolaire. Pour ce faire, nous avons ciblé le public d’apprenants du moyen (12-15 ans) à travers des questionnaires pour recueillir les représentations, mais également des enregistrements en classe. Le but ultime est de tirer, au terme de nos discussions, quelques suggestions à même d’arrimer les politiques linguistique et scolaire avec le vécu sociolinguistique des différents territoires de l’Algérie.