Cette recherche s’appuie sur un ancrage théorique philosophique adossé à l’histoire des idées, et s’inscrit et procède en partie, de notre propre vécu expérientiel en tant que jeune formateur dans une École de formation des enseignants en France, entre 2015 et 2018. À partir d’une approche herméneutique, nous tentons de montrer les conditions de possibilité qui permettent la prise de conscience dans la pratique enseignante d’une recherche éthique cohérente. Dans la mesure où l’action recouvre une dimension transformatrice voire métamorphique, cette conscience émergeant de l’acte de « faire » devient ce par quoi la pratique enseignante prend le sens d’un geste philosophique, au sens où il permet « d’accomplir quelque chose, la prendre sur soi, en assumer l’entière responsabilité » (Agamben, 2002. p.67). En ce sens, ce « faire » éclaire mieux cette action transformatrice qui en découle, tant qu’il vise à faire advenir un type de pratique et d’Homme praticien empreints de lucidité, de dignité et d’humanité. Dès lors, quelles sont ces conditions de possibilité qui permettent la recherche cohérente d’une éthique enseignante? En quoi ouvrent-elles à l’ethos d’une pratique enseignante capable d’être en elle-même sa propre fin et d’orienter l’existence vers ses buts propres?