La répartition du travail « éducatif » et « pédagogique » a bien été étudiée en France au niveau du second degré; cela n’a jamais été vraiment le cas en France au niveau du premier degré, en particulier concernant le directeur d’école. Peut-être parce que ce dernier n’a pas de statut ni d’autorité hiérarchique avec des marges de manœuvre fort limitées. Il est vrai que l’école primaire en France n’est pas un établissement juridiquement autonome comme les établissements du second degré. On peut bien penser dans une perspective « positive » que cela résulte d’un égalitarisme professionnel des enseignants du primaire, qui depuis longtemps refusent l’idée d’un « supérieur hiérarchique », d’un « petit chef » dans l’école. Le refus d’une expertise externe dans leur travail pédagogique y participe. Quel est le véritable travail du directeur d’école? Cette communication, basée à la fois sur une enquête quantitative auprès de 5847 enseignants et directeurs du primaire, sur une ethnographie intégrée de longue durée et des entretiens, montrera le travail du directeur d’école dans un classement informel où s’oppose le « noble » métier de transmission des connaissances et le « sale boulot ».