Cette recherche est issue d’un appel à recherche soutenu par la DEPP. L’analyse des réponses (n= 2203) corroborent les résultats (Talis, 2013) sur le déficit massif de reconnaissance professionnelle chez les enseignants où seuls 4,8% d'entre eux estiment que leur travail est reconnu. Seulement 9 % jugent leur métier « très » ou « assez » attractif. Les déterminants qui éclairent l’expérience des enseignants se sont révélés insuffisants pour expliquer ce qui fait varier ce sentiment de reconnaissance (ou son absence). Ceci nous conduit à formuler l’hypothèse que le sentiment de reconnaissance qui reposaient sur l’adhésion sociale à une vision stabilisée du rôle de l’enseignant fonctionnent mal. Et que par conséquent, la construction de ce sentiment est à rechercher à un niveau local. Pour cela, nous mobilisons la théorie de la reconnaissance (Honneth) et la notion de configuration (Elias) que nous confrontons aux observations de terrain : 75 entretiens d’enseignants. Nos résultats montrent que le sentiment de reconnaissance se construit à la fois au niveau des cadres symboliques globaux (politiques, institutionnels et représentations portées par l’opinion publique), mais surtout au niveau de l’établissement (histoires, espaces physiques et symboliques) et des interactions entre les acteurs (élèves, parents, collègues, hiérarchie de proximité).