La présence et l'utilisation de ces outils dans les familles et les écoles est désormais courante et si l'engouement est de taille auprès des politiques et du public tout-venant, divers enjeux scientifiques demeurent toutefois. Les personnes présentant un Trouble du Spectre Autistique (TSA) sont comme tous les autres publics scolaires pris dans l'engrenage de l'utilisation « salvatrice » des tablettes tactiles notamment. Ce public a des difficultés de communication et d’interaction avec l’environnement qui les entoure et a besoin d’un cadre stable comprenant de nombreux repères spatiaux et temporels. Nous souhaitons interroger la question de l'appropriation de ces outils numériques tactiles chez les enfants et adolescents avec autisme car si nous savons que leur usage est plutôt pertinent chez ce public (Grossard & Grynszpan, 2015), nous disposons de peu d'éléments pour comprendre comment les enseignants et les familles les introduisent et avec quels accompagnements. En nous appuyant sur deux entrées, celle de Rabardel avec le processus instrumental et celle d'Engeström avec la théorie de l'activité environnementée, nous souhaitons interroger la façon dont ces outils deviennent de véritables instruments, c'est-à-dire « un artefact en situation inscrit dans un usage » (Rabardel, 1995, p.49) pour agir et apprendre dans les milieux que ces enfants et adolescents côtoient.