Notre relation avec l’environnement est perturbée par les changements sociocéologiques actuels (Girault, 2017 ; Sauvé, 2013). Plus que jamais, nous devons réfléchir aux moyens qui permettent de préserver le lien fondamental qui unit l’humanité et l’environnement. Dans le contexte scolaire québécois, tous les domaines d’apprentissage, dont celui des arts, sont invités à entretenir ce lien (Morel, 2013). En l’occurrence, l’éducation artistique peut devenir un véhicule de prédilection pour y parvenir (Inwood, 2018, 2015). En classe d’art, l’élève est parfois convié à construire une relation avec la nature (Deslauriers, 2019). Néanmoins, la réalité du milieu scolaire rend difficile tout contact physique avec cette dernière. Dans cette circonstance, peut-on vivre une expérience corporellement ancrée et sentie (Lopes, 2019) à travers un projet de création à l’école? Sous l’angle pratique de l’éducation artistique, nous tenterons d’apporter quelques éléments de réponse à cette question. Pour ce faire, nous emprunterons d’abord quelques repères au courant naturaliste (Sauvé, 2006) lié à l’éducation relative à l’environnement (Villemagne, Brunelle, Sauvé, 2005). Nous explorerons ensuite comment le corps peut participer à préserver la relation corps-environnement (Thésée, 2017). Nous analyserons enfin certaines expériences artistiques et pédagogiques antérieures, dans lesquelles le corps a été engagé dans une relation avec la nature.