Cette contribution présentera des résultats issus d’un projet de recherche portant sur l’impact du climat interculturel d’établissements scolaires sur la réussite éducative des élèves issus de l’immigration (EII), climat que nous documentons autour de cinq dimensions mises de l’avant par la méta-analyse de Mc Andrew et al. (2015). Cette communication se centrera plus particulièrement sur la dimension liée aux attitudes du personnel à l’égard de la diversité, des élèves et des familles (Archambault et al., 2019), appréhendée à partir d’entretiens auprès d’acteurs scolaires et communautaires de 8 établissements secondaires québécois. Des résultats se dégage d’une part, une certaine essentialisation culturelle opposant des groupes d’élèves selon leur pays d’origine ou leurs caractéristiques migratoires qui se manifeste par des craintes liées à l’accroissement des EII et par une centration sur la catégorie « élèves en apprentissage du français ». D’autre part, une logique déficitaire, à travers laquelle les caractéristiques ethnoculturelles, religieuses, linguistiques ou migratoires sont conçues comme expliquant les difficultés des élèves, évacuant du même coup la responsabilité de l’école à cet égard, a également été documentée. Nous concluons en formulant certaines pistes de réflexion et d’action favorisant une perspective constructiviste et systémique de l’expérience scolaire des EII (Borri-Anadon et al., 2015).