Instaurées récemment, les filières Sciences de l’éducation s’inscrivent dans la nouvelle perspective de professionnalisation de l’université marocaine. Fondamentales certes, mais orientées vers le métier de l’enseignement, elles ont suscité, avant même leur intégration aux cursus de formation, débats, voire controverses. Ces filières se donnent pour mission d’initier leurs lauréats aux notions et pratiques didactico-pédagogiques de base, dans le but de les préparer à l’exercice du métier de l’enseignement. Inscrite dans le cadre d’une thèse de doctorat en cours, notre présentation se veut un moment de réflexion sur les opportunités offertes par cette nouvelle formule de formation et sur ses éventuels dysfonctionnements. Nous nous focalisons singulièrement sur les filières destinées à l’enseignement du français et examinons la problématique suivante : Dans quelle mesure les conditions d 'implémentation desdites filières ainsi que les pratiques pédagogiques qu’elles génèrent répondent-elles aux finalités stratégiques de la nouvelle formule de formation des enseignants ? Nous proposons une analyse entrecroisée à la fois du contexte qui accueille ces formations dans sa complexité, du discours officiel qui les accompagne, des principes ingénieriques orientant leur conception et des pratiques pédagogiques qui en découlent. Pour ce faire, nous avons eu recours à une méthode mixte (Van Der Maren,2006) avec un ensemble de moyens : questionnaires, entrevues et observation participante au cours de la formation.