Les théories de la réception (Jauss, 1978, Eco,1979, Rouxel, 2011) ont placé le sujet lecteur au centre de l’enseignement des textes littéraires. Si l’émotion est constitutive de la cognition (Damasio, 1994, Blanc, 2006), elle demeure peu présente dans l’enseignement. La question se pose alors de savoir comment les enseignants articulent interprétations « savantes » et interprétations personnelles associées aux émotions. ? Cette recherche doctorale met en relation une analyse didactique des pratiques d'étude et d'enseignement (une analyse de l'évolution du savoir, du milieu entendu comme les objets, les concepts mobilisés dans les interactions et interprété par les acteurs, les responsabilités à l'égard de l'avancée du savoir) et une analyse des émotions qui inclut une classification des émotions (Plutchik,1980) et des indicateurs de leur présence (Sander, Mazietti,2015). Cette recherche s'est effectuée auprès d'enseignantes et de lycéens en terminale d'un baccalauréat professionnel. L'analyse didactique s'appuie sur la transcription d'observations vidéo, sur des entrevues et une analyse de l’œuvre théâtrale étudiée. Comme toute pratique sociale complexe les pratiques de classe se développent sur plusieurs temporalités (Tiberghien et Venturini, 2015). Aussi, leur analyse implique une structuration multiscalaire qui détermine des épisodes temporels de durée variable. L'analyse des émotions révèle leur présence qui sont alors analysés en combinant les outils didactiques et émotionnels.