En temps de crise sanitaire, l’ÉPS scolaire s’est tournée davantage vers des enseignements à distance ou des contenus en ligne. Or, il n’est pas clairement démontré que l’intégration du numérique en ÉPS permet un gain significatif ou constitue une nette plus-value en termes d’apprentissage pour les élèves. Cette tendance dénature l’ÉPS, qui privilégie dans son ADN les interactions proximales entre les élèves. Par exemple, le rapport au corps et au toucher est remis en question dans un tel contexte. Par ailleurs, les enjeux de formation en ÉPS, dont la nature des connaissances est multidimensionnelle et profondément ancrée dans la pratique, sont multiples. Les formateurs ont dû notamment composer avec la migration de leurs activités pédagogiques à distance, et tous les défis qu’elle représente. En ayant recours au numérique, des solutions originales ont été trouvées pour compenser notamment la perte d’expérience professionnelle authentique vécue par les étudiants, particulièrement au niveau des stages. Cependant, il est fort probable que cette accélération soudaine de la technologisation en ÉPS, réalisée au départ dans l’urgence par nécessité, laissera des traces indélébiles. À la lumière de ces principaux enjeux, le présent symposium propose d’interroger les impacts de la pandémie sur l’enseignement et la formation en ÉPS.