Cette contribution ambitionne de traiter à la fois des impacts de la pandémie sur la formation à l’enseignement de l’éducation physique (ÉP), sur l’ÉP en tant que champ de connaissances et de pratiques et sur le rôle des enseignantes et des enseignants. Nous montrerons en quoi le traitement didactique des pratiques sociales de référence (Martinand, 2001) pour assurer la continuité pédagogique en ÉP constitue un formidable révélateur de cette discipline scolaire singulière et de ses pratiques d’enseignement. Ainsi, les analyses préalables et a priori (Charnay, 2003) de ressources curriculaires produites pour l’ÉP en période de pandémie permettent d’apporter des réponses instructives à la question « de quoi l’ÉP est-elle le nom ? ». Les traditions d’enseignement de l’ÉP (Forest, Lenzen & Öhman, 2018) apparaissent alors sous un nouveau jour. Nous faisons par ailleurs l’hypothèse que ces traditions d’enseignement, associées aux contraintes du confinement, déterminent le rôle assigné aux enseignantes et aux enseignants d’ÉP. Par conséquent, nous présenterons également l’action didactique conjointe (Amade-Escot & Loquet, 2010) telle qu’elle peut être observée ou extrapolée des ressources curriculaires contrastées mises à l’étude. Cette analyse « en creux » pointera le rôle essentiel des interactions didactiques enseignant.e-élèves pour que des apprentissages puissent se produire.