Depuis plus de de 20 ans, la Politique d’intégration scolaire et d’éducation interculturelle (MEQ, 1998) met de l’avant l’importance de former le personnel scolaire, dont les enseignants, à « relever les défis éducatifs liés, d’une part, à la diversité ethnoculturelle, linguistique et religieuse des effectifs et, d’autre part, à la nécessaire socialisation commune de l’ensemble des élèves » (MEQ, 1998, p.32-33). Plus récemment, ces deux volets de la Politique ont structuré la formalisation d’une « compétence interculturelle et inclusive » à l’intention des enseignants (Potvin et al., 2015). Notre projet de recherche a souhaité mettre en dialogue cette formalisation des récits de pratique (Desgagné, 2005) d’enseignants.es à propos de l’intervention en contexte de diversité ethnoculturelle, linguistique et religieuse. Ces récits de pratique ont permis à des enseignants.es de se raconter à travers un événement singulier lié à leur vie professionnelle, donnant ainsi accès à leur savoir-agir, développé dans l'action, à travers les jugements posés sur les situations problématiques avec lesquelles ils composent (Schön, 1983 ; 1987). Nous présenterons les résultats de la démarche d’analyse qualitative progressive des données (Paillé, 1994) menée sur les récits de pratique recueillis, documentant ainsi une compétence interculturelle et inclusive « en acte ».