En dépit de conditions de vie défavorables, les femmes autochtones entreprennent de plus en plus d’études postsecondaires (Joncas, 2018; Lévesque, 2017). Les récentes commissions d’enquêtes renforcent à cet égard l’importance de soutenir les femmes autochtones dans leur parcours d’études par la mise en place de pratiques culturellement sécurisantes (CERP, 2019; CVRC, 2015; ENFFADA, 2019). Or, à ce jour, peu de recherches se penchent sur les trajectoires scolaire des étudiantes autochtones, d’où la nécessité d'y porter attention afin de mieux comprendre leurs réalités. Premier pallier de l’enseignement postsecondaire, l’ordre collégial participe au processus d’autochtonisation en cours au Canada (Pardo, 2018). À cet égard, il se révèle important d’y mettre en place des mesures permettant aux étudiantes autochtones d’évoluer au sein d’environnements éducatifs représentatifs de leurs visions du monde et soucieux de leurs besoins. Parmi les initiatives préconisées, le recours à l’art se révèle être un vecteur favorable à l’implication et à la persévérance des jeunes autochtones (Kaine, 2020). À cet égard, l’éducation artistique, et plus précisément, une démarche de théâtralisation de la relation au territoire basée sur les modes traditionnels de transmission orale (Archibald, 2008), pourrait constituer une pratique susceptible d’offrir une voie d’expression aux étudiantes autochtones de l’ordre collégial.