Dans une société traversée par de multiples crises où l’omniprésence du numérique produit de profondes mutations, les pratiques coopératives et collaboratives apportent la promesse d’efficience, d’innovation et d’un mieux vivre ensemble. Toutefois, de nombreuses études le montrent, le travail collaboratif ne va pas de soi et demande des compétences spécifiques dont le développement s’inscrit nécessairement dans des parcours de formations (Voogt et Pereja-Roblin, 2012 ; Corriveau et al., 2010 ; Mors et Stephens 2012). Dans la suite d’une étude doctorale sur les compétences collaboratives, cette communication propose d’expliciter les conditions qui rendent possible le travail collaboratif d’enseignants-chercheurs, engagés dans un projet commun. En partant de l’hypothèse que des dispositions personnelles constituent des préalables nécessaires pour travailler ensemble (Argyle, 1991 ; Sennett 2013), il conviendra de caractériser ces dispositions et de comprendre en quoi elles facilitent la collaboration. Le terrain de recherche est circonscrit au projet AccopLi qui porte sur la ré-ingénierie pédagogique en Licence en Sciences de l’éducation selon l'approche intégrée par compétences. Les données issues des comptes- rendus des réunions, d’un journal de bord et de cinq entretiens compréhensifs seront exploitées dans une démarche qualitative à visée compréhensive pour, au final, saisir la part professionnalisante des compétences collaboratives.