Plusieurs pays s’inquiètent du taux de désertion de la profession enseignante (Kamanzi, Da Costa, NDinga, 2017 ; Karsenti, Collin et Dumouchel, 2013). Le Québec ne fait pas exception. La pénurie d’enseignants qui affecte le système scolaire québécois est si flagrante que les milieux d’enseignement sont forcés, entre autres, à embaucher des enseignants sans qualification légale. Ce phénomène s’est particulièrement intensifié depuis les deux dernières années et risque de perdurer, voire s’aggraver (Homsy, Lussier et Savard, 2019). L’insertion professionnelle de ces enseignants, qui n’ont pas suivi le parcours menant à un brevet d’enseignement, pose plusieurs défis, dont les principaux concernent : la formation, le soutien et l’accompagnement. En réponse à ces nouveaux besoins, les milieux scolaires et les universités ont réagi en créant des dispositifs de soutien et d’accompagnement ainsi que des programmes de formation menant à la qualification légale. Quelle est l’adéquation entre ces offres et les besoins de développement professionnel de ces enseignants ? Quelles mesures privilégier ? Nous tenterons d’apporter des réponses à ces questions à partir de la perspective des principaux acteurs obtenue lors de groupes de discussion réunissant respectivement : 1 — des conseillers pédagogiques, 2 — des directions d’école, 3 — des enseignants accompagnateurs et 4 — des enseignants sans qualification légale.